Contournement Est de Rouen = Autoroutes à péage A133-A134

Complétude de l’échangeur d’Heudebouville (A13). Quelles interdictions de circulation de poids-lourds sur la RD 6015?

Contournement Est de Rouen = A133-A134, autoroutes à péage inutiles et imposées

Complétude de l’échangeur d’Heudebouville (A13). Quelles interdictions de circulation de poids-lourds sur la RD 6015?

péage d'Heudebouville (A13)
Ecoparcs 2 et 3 : la zone logistique d'Heudebouville
la zone logistique d’Heudebouville

Ça fait des années qu’on en parle (pas faute de le demander, 2010, 2011, pas faute non plus de redemander en 2013), qu’on demande cette complétude de l’autoroute.

Sans doute, ce n’était pas la meilleure chose à faire de créer une immense zone logistique routière à quelques mètres de l’autoroute, sans avoir d’accès à l’autoroute, et l’assurance que la SAPN aménagerait la complétude de l’autoroute.

Les Ecoparcs (1, 2 et 3) continuent de s’agrandir. C’est récemment ATA Logistique qui s’agrandit (un bâtiment de 24 000 m² est en cours de construction sur Ecoparc 3).

En conséquence, les poids-lourds qui rejoignent l’A13 vers l’Ouest n’ont d’autre choix que d’emprunter la RD6015 au grand dam des riverains de cette route départementale.

Les zones d’activités logistiques sont peut-être des leviers de développement du système productifs, elles n’en restent pas moins source de nuisance pour le territoire et les habitants : bruit, pollution et source de danger pour les usagers de la route.

La RD6015 est un couloir à camions.

Beaucoup d’entre eux continuent la route de la RD6015 vers l’A13 en passant par le contournement de Pont-de-l’Arche et Criquebeuf, contribuant à la congestion et à la dangerosité de cet échangeur (sortie 20).

Il est urgent depuis des années d’obliger ces poids-lourds à passer par l’autoroute, ce qui était impossible vers l’ouest.

Cela va être fait, avec l’apport de du tiers de l’investissement en argent public.

  • 9 M€ pour la SAPN (dont 2,16M€ compensés),
  • 3 M€ pour la région,
  • et 1 M€ pour la CASE.

Pourquoi ces travaux ne sont-ils pas intégralement compris dans le programme de travaux du plan d’investissement autoroutier (opérations du contrat de plan 2017-2021) ?

L’Arafer conclut de l’ensemble de son analyse que les augmentations des tarifs de péages prévues excèdent le juste niveau qu’il serait légitime de faire supporter aux usagers.

“Les investissements sont essentiellement financés par des hausses de péages, comprises entre 0,1 % et 0,4 % par an sur les années 2019, 2020 et 2021, et, à hauteur de 220 millions d’euros, par des subventions des collectivités locales.”

Enfin, pour le coût des travaux lui-même, l’Arafer estime que “les analyses menées conduisent à estimer que, pour 17 % du montant total des investissements, les coûts sont supérieurs de 10 % aux référentiels établis par l’Arafer ; pour 24 % du montant total des investissements, les coûts sont supérieurs de 20 à 30 % et, pour 41 %, supérieurs de plus de 30 %.”

On peut s’étonner, regretter ou même s’offusquer que la complétude de ce péage soit payée en bonne partie par le contribuable, alors que ce péage profitera avant tout à la SAPN qui voit s’ouvrir à elle le marché que représente cette immense plateforme logistique et le trafic entre celle-ci et l’Ouest, ainsi que les ports de Rouen et du Havre.

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Convention passée entre l’État et la société SAPN pour la concession de la construction, de l’entretien et de l’exploitation d’autoroutes

Un investissement inutile s’il n’y a pas d’interdiction de circulation aux poids-lourds sur la RD6015.

Les travaux prévus nécessiteront une enquête publique, suivie d’une DUP.

Nous invitons tous les riverains et contribuables qui investiront dans la complétude de l’autoroute de veiller à demander à ce que la construction du péage soit conditionnée à cette interdiction.

Quel serait l’intérêt pour les poids-lourds de payer un péage alors que la RD 6015 mène directement au contournement de Pont-de-l’Arche et à l’autoroute dans sa partie gratuite ?

Évidemment, les entreprises logistiques feront pression pour ne pas que cette interdiction voit le jour. Elles argueront qu’elles ont besoin du choix entre la départementale et l’autoroute, et que les poids-lourds prendront l’autoroute pour gagner du temps.

Mais l’expérience nous montre qu’il n’en n’est rien, et que les poids-lourds font le choix de la gratuité. Mais les entreprises sauront mettre la pression sur les responsables politiques en arguant que si elles n’ont plus le choix, toute la ZAC perdra en compétitivité et en attractivité.

N’allons donc pas croire, si il n’y a pas d’interdiction faite aux camions > 7,5 tonnes en échange d’un péage payé au tiers par l’argent public, qu’il y en aurait plus ailleurs au cas où l’A133-A134 serait réalisée.

Alors, la pression, elle doit venir des riverains, des usagers et des contribuables pour l’obtenir pendant l’enquête publique, et qu’elle figure dans la DUP. C’est toute la justification de la complétude de l’échangeur à l’Ouest. Et c’est de l’argent public.

L’échangeur ne vaut que si l’on parvient à détourner tout le trafic poids-lourds de la RD6015 au profit de l’A13. Sinon, on paye pour conserver le couloir à camions.

Attention ! une interdiction de circulation des poids-lourds avait été promulguée par un arrêté portant interdiction de circulation des poids lourds de marchandises de plus de 7,5 tonnes, en transit sur la RD 834 entre Mont-de-Marsan et Saugnac-et-Muret dans le département des Landes.

Le président du Conseil départemental des Landes, le président de la communauté de communes et les maires avaient pris cet arrêté.

La section du Béarn de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE Béarn) a alors déposé un recours contre l’interdiction de circulation des poids lourds, le 17 mars 2017, compte tenu des conséquences majeures économiques que l’interdiction engendrait.

Le tribunal administratif de Pau a ensuite annulé cet arrêté, jugeant qu’il n’était pas assez étayé.

Le département et la communauté de communes ont alors commandé une étude sur les excès de vitesse des poids-lourds, les nuisances sonores pour les riverains et les conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé (un millier de tonnes de CO2, de dioxyde de carbone, en plus par an). Il en coûtera 3,7 M€ aux collectivités pour restaurer la départementale abimée.

Un nouvel arrêté d’interdiction pour les poids-lourds a été pris. Merci à la pugnacité des élus, pour les riverains.

Et nous, dans l’Eure, nos élus, ils sont de quel côté ? Riverains ou camions ?